Groupes de soutien Facebook pour victimes de narcissiques : atouts, dangers, conseils pour bien choisir
Après une relation toxique ou des violences psychologiques, on peut se sentir isolé(e), incompris(e) et submergé(e) par le doute. Il n’est pas toujours facile d’en parler à son entourage, par crainte du jugement ou parce que vos proches ne réalisent pas l’ampleur de ce que vous avez vécu. C’est là qu’Internet et les réseaux sociaux entrent en jeu : de plus en plus de survivantes et survivants d’abus narcissique se tournent vers des groupes de soutien en ligne pour briser le silence. En particulier, les groupes Facebook dédiés aux victimes de manipulateurs ou de relations toxiques ont fleuri ces dernières années. Que vous tapiez par exemple « groupe Facebook victime pervers narcissique », « groupe soutien relation toxique » ou « abus narcissique groupe en ligne » dans la barre de recherche, vous trouverez des dizaines de communautés actives prêtes à accueillir la parole des victimes.
Ces groupes rassemblent parfois des milliers de membres ayant traversé des situations similaires à la vôtre. Vous avez peut-être déjà rejoint l’un d’entre eux, ou hésitez à faire le pas. Comme tout outil, les groupes de soutien en ligne présentent des avantages précieux, mais aussi des inconvénients et risques qu’il est important de connaître. L’objectif de cet article est de vous guider de manière pédagogue et bienveillante : nous allons examiner les bénéfices que peuvent vous apporter ces communautés Facebook dans votre parcours de reconstruction, mais aussi leurs limites potentielles (manque de modération, conseils hasardeux, influences néfastes, etc.). Nous verrons ensuite comment choisir un bon groupe et vous protéger émotionnellement en ligne, afin de tirer le meilleur de ces espaces de partage en toute sécurité. Enfin, nous vous présenterons un groupe Facebook sécurisé et modéré par une professionnelle – « Sortir de l’emprise – Échanger, comprendre, se reconstruire » – qui pourrait bien devenir un allié précieux dans votre processus de guérison.
Les avantages des groupes de soutien Facebook pour les victimes de relations toxiques
Rejoindre un groupe de soutien en ligne dédié aux victimes de pervers narcissiques ou de violences conjugales constitue un véritable bol d’air dans votre reconstruction. Voici les principaux bénéfices qu’on peut y trouver :
Rompre l’isolement grâce à un soutien bienveillant
Après une expérience d’emprise ou de manipulation, de nombreuses victimes se sentent terriblement seules. Les groupes Facebook de soutien offrent la possibilité de rencontrer virtuellement des personnes qui « comprennent » ce que vous avez traversé. Vous n’êtes plus seul(e) face à vos interrogations et vos émotions. Par exemple, si vous vivez une rechute de tristesse un soir, vous pouvez poster un message dans le groupe et recevoir rapidement des réponses empathiques de membres ayant ressenti la même chose. Ce soutien émotionnel entre pairs permet de briser le sentiment d’isolement. Il est extrêmement réconfortant de lire des commentaires d’inconnus bienveillants qui vous disent : « Ce n’est pas ta faute, courage à toi ». Cela redonne espoir et aide à tenir bon dans les moments de doute.
Partage, identification et validation du vécu
Dans un groupe dédié aux victimes de pervers narcissiques, chacun est encouragé à partager son histoire, ses doutes, ses victoires et ses rechutes. En lisant les témoignages des autres, vous allez vous identifier à ce qu’ils décrivent. Ce mécanisme d’identification est très puissant dans la reconstruction : il valide votre propre expérience. Par exemple, de nombreuses victimes se demandent si elles n’exagèrent pas ou si ce qu’elles ont subi est réellement de la violence psychologique. Le fait de retrouver chez d’autres les mêmes manipulations (mensonges, dénigrement, gaslighting, etc.) vous aide à mettre des mots sur ce que vous avez vécu. Vous comprenez que vous n’êtes pas « fou/folle » ni seul(e) – ce qui vous est arrivé, d’autres l’ont subi aussi. Cette validation du vécu est parfois difficile à obtenir en dehors, car l’entourage banalise ou minimise les faits. Au sein d’un groupe de soutien Facebook, votre statut de victime est reconnu et pris au sérieux, ce qui est un soulagement immense quand on a longtemps été décrédibilisé(e) par un manipulateur.
Anonymat et liberté d’expression
Un avantage majeur d’Internet, c’est la possibilité de parler sous le couvert d’un pseudonyme ou en tout cas à distance, sans confrontation directe. Sur Facebook, vous pouvez rejoindre un groupe en masquant votre profil à ceux qui ne sont pas membres, voire intervenir de façon anonyme (certains groupes permettent de publier en anonyme via les administrateurs). Ce relatif anonymat vous aide à libérer votre parole. Vous pouvez raconter des événements très personnels ou exprimer vos émotions les plus intimes sans craindre que cela remonte jusqu’à vos connaissances ou à votre ex-partenaire toxique. Pour beaucoup de personnes blessées, il est plus facile d’écrire derrière un écran que de parler de vive voix de sujets aussi douloureux. De plus, l’accès en ligne est pratique : depuis n’importe quel endroit et à n’importe quelle heure, vous pouvez poster ou lire les échanges. Cette accessibilité 24h/24 est précieuse, notamment si une crise d’angoisse survient la nuit ou si vous n’avez pas la liberté de vous déplacer à un groupe de parole physique. En un clic, vous pouvez demander de l’aide ou simplement vous sentir entouré(e) en lisant les autres.
Ressources et conseils pour avancer
Les groupes Facebook regorgent généralement de ressources partagées par les membres. On y échange des références de livres, d’articles de blog, de vidéos YouTube, de podcasts sur le sujet des relations toxiques et de la reconstruction personnelle. Vous pouvez, par exemple, découvrir un livre sur les pervers narcissiques conseillé par plusieurs survivant(e)s, ou un article traitant du stress post-traumatique après une relation toxique. Les membres partagent aussi des conseils pratiques tirés de leur propre expérience : comment gérer l’anxiété, quelles démarches juridiques entreprendre en cas de divorce conflictuel, comment communiquer avec ses enfants face à un ex-conjoint manipulateur, etc. Bien sûr, ces conseils restent informels (on y reviendra), mais ils offrent des pistes et astuces concrètes pour le quotidien. En somme, le groupe fait office de bibliothèque vivante d’informations et d’outils. Chacun y va de sa recommandation – tel thérapeute qui l’a aidé, telle technique de communication avec le narcissique, telle association d’aide aux victimes – ce qui vous oriente vers des solutions auxquelles vous n’aviez pas pensé. Ce partage de ressources vous donne le sentiment de reprendre un peu le contrôle : en vous documentant grâce au groupe, vous comprenez mieux les mécanismes de la manipulation, vous mettez un nom sur les comportements subis, et vous glanez des idées pour sortir de l’emprise progressivement. C’est très empowerant de se cultiver ainsi sur le sujet, aux côtés de personnes qui apprennent en même temps que vous.
Bouleverser le silence et la honte
Enfin, intégrer un groupe de soutien en ligne vous aide à dépasser la honte ou la culpabilité. Dans ces espaces bienveillants, la parole se libère sans tabou. Entendre d’autres femmes et hommes raconter des humiliations subies ou des sentiments de dépendance affective identiques aux vôtres vous montre que la honte doit changer de camp – elle n’est pas sur vous, mais sur l’auteur des violences. Petit à petit, en lisant et participant aux discussions, on ose à son tour témoigner, poser des questions, et on transforme son expérience douloureuse en source de solidarité. Beaucoup de victimes décrivent un groupe de soutien comme « une famille de cœur » où règnent compréhension et entraide. Cette ambiance collective positive aide à restaurer l’estime de soi abîmée : vous reprenez confiance en vous en constatant que vos émotions sont légitimes et partagées par d’autres. Par exemple, si vous craignez de « craquer » et de recontacter votre ex-toxique, les encouragements et retours d’expérience des membres peuvent vous donner la force de tenir bon et de vous protéger. Ce genre de soutien moral, même virtuel s’avére déterminant pour continuer sur le chemin de la reconstruction.
Lorsqu’ils sont bien utilisés, ils constituent un véritable filet de sécurité émotionnelle au quotidien. Cependant, il est important de garder à l’esprit qu’ils ne remplacent pas un accompagnement professionnel et qu’ils doivent être choisis avec discernement pour éviter certains écueils.
Les inconvénients et risques des groupes de soutien Facebook
Malgré leurs nombreux atouts, les groupes de soutien en ligne comportent aussi des limites qu’il faut connaître pour ne pas en être victime une seconde fois. Voici les principaux inconvénients et risques associés à ces communautés virtuelles lorsque la vigilance n’est pas au rendez-vous :
Absence de modération professionnelle et conseils inadaptés
N’importe qui peut créer un groupe Facebook et n’importe qui peut y publier librement son avis… ce qui signifie que la qualité des échanges varie énormément d’un groupe à l’autre. Dans de nombreux cas, les groupes de victimes sur Facebook ne sont pas encadrés par des professionnels de la psychologie. Il peut alors s’y diffuser « à boire et à manger » en termes de conseils. En sollicitant l’avis de centaines d’inconnus, vous vous exposez forcément à des informations inexactes ou non vérifiées. Par exemple, un membre affirme « Ton ex est sûrement bipolaire » sans aucune base clinique, ou recommander des remèdes miracles non éprouvés pour guérir d’un trauma. On voit parfois circuler des idées extrêmes comme « Fais payer ton ex, ruine sa réputation sur les réseaux, piège ton mec » – ce type d’encouragement à la vengeance attire de sérieux problèmes et n’aide en rien à votre apaisement psychologique. D’autres minimisent la gravité de certaines situations par ignorance, ou au contraire voir des pervers narcissiques partout et vous encourage à couper des liens de manière précipitée. Sans modération compétente, il n’y a pas de filtre pour corriger les contre-vérités ou calmer les ardeurs. Or, lorsque l’on est fragilisé(e) et en quête de repères, on est susceptible malheureusement de suivre un mauvais conseil qui aggrave la situation. Ce n’est pas parce qu’une personne se présente comme « passée par là » qu’elle a forcément raison sur tout. Chaque témoignage est unique, et ce qui a fonctionné (ou raté) pour l’un ne s’applique pas forcément à vous. En résumé, les conseilleurs ne sont pas les payeurs : si quelqu’un du groupe vous incite à une action hasardeuse, c’est vous – et vous seul(e) – qui en subirez les conséquences, pas lui/elle.
Reviviscence du trauma et négativité ambiante
Passer des heures à lire les récits d’autres victimes, paradoxalement, ravive vos propres blessures et alimente un état d’esprit négatif. Certes, il est important de se sentir compris et de partager sa douleur, mais attention à l’effet de saturation. Par exemple, si vous scrollez quotidiennement sur le groupe en ne voyant défiler que des histoires de manipulation, de procédures juridiques éprouvantes, de dépressions et de détresse, vous risquez de ruminer sans fin votre propre passé traumatique. Être exposé en continu à des témoignages chargés émotionnellement majore l’angoisse et la tristesse, voire déclenche des flashbacks chez certaines personnes souffrant de stress post-traumatique. Je compare cela à une plaie qui ne cicatrise pas parce qu’on la gratte tous les jours. À force d’entendre parler de pervers narcissiques du matin au soir, on fini par ne plus penser qu’à ça et s’enfermer dans le rôle de la victime. Cette immersion dans la thématique de l’abus ralenti votre rétablissement, car se reconstruire implique aussi de penser à autre chose, de réintroduire du positif et de la nouveauté dans sa vie. De plus, l’ambiance sur ces groupes n’est pas toujours joyeuse – c’est normal, on y parle de traumatismes. Mais sans modération pour apporter de l’espoir ou recentrer les discussions, le climat devient lugubre et démoralisant. Certaines personnes très en colère contre leur ex-partenaire, par exemple, postent des messages remplis de rage ou de désespoir absolu. Si ces publications s’enchaînent, le désespoir devient contagieux et vous plonger encore plus dans le pessimisme. Il est donc important de savoir prendre du recul et consommer le contenu du groupe à dose modérée, sous peine d’en retirer davantage de mal-être que de bienfaits.
Influences néfastes et dérives possibles
Un groupe de soutien mal géré malheureusement dérive de sa mission première d’entraide. Sans encadrement, certaines discussions tourne à la dynamique toxique, ce qui est un comble pour un espace censé aider à sortir de la toxicité ! Il arrive que des conflits éclatent entre membres du groupe, que des jugements voire des insultes soient proférés si quelqu’un n’est pas d’accord avec l’autre. Par exemple, une victime qui exprime encore de l’attachement pour son ex-agresseur pourrait se faire rabrouer sèchement par d’autres plus avancés dans la colère, du style « Réveille-toi, arrête de défendre ton bourreau, tu es dans le déni ! ». Ce manque d’empathie est destructeur et fait fuir des personnes qui cherchaient justement du réconfort. D’un autre côté, on observe parfois des phénomènes de groupe fermé : une sorte d’entre-soi où toute opinion extérieure (même constructive) est rejetée. Certaines communautés développent presque une mentalité de secte autour de quelques figures influentes du groupe, ce qui amène à des recommandations douteuses (par exemple tout voir sous l’angle du pervers narcissique, couper brutalement tout lien avec sa famille sous prétexte de toxicité supposée, etc.). Le risque est de remplacer une emprise par une autre : au lieu de retrouver pleinement votre libre arbitre, vous pourriez vous mettre à penser exactement comme le groupe l’exige pour être validé(e). On peut également parler de sur-identification au statut de victime : à force d’échanger uniquement avec d’autres victimes, sans vous en rendre compte vous vous enformez dans ce rôle. Par exemple, certaines personnes finissent par définir toute leur identité autour du fait d’avoir été abusées, et n’arrivent plus à avancer vers la résilience car le groupe les maintient dans le récit du traumatisme en boucle. Or, vous êtes bien plus que cela : l’objectif à terme est de se reconstruire au-delà de l’étiquette de « victime ». Il faut donc veiller à ce que le groupe ne devienne pas un endroit qui vous empiège dans le passé, mais bien un tremplin vers l’avenir. Si ce n’est pas le cas, c’est une dérive problématique.
Présence de membres malveillants ou infiltrations de manipulateurs
C’est un point auquel on ne pense pas toujours, mais Internet n’est pas un espace 100% sûr – même dans les groupes privés dédiés aux victimes. Malheureusement, des personnes malintentionnées peuvent s’y glisser. Parfois, ce sont des trolls (des inconnus qui ne sont pas de vraies victimes et qui cherchent juste à semer le trouble, se moquer ou provoquer du drame gratuitement). Leurs messages sarcastiques ou cruels font beaucoup de mal dans un contexte où les membres sont fragilisés. Plus inquiétant encore, il arrive que des manipulateurs narcissiques eux-mêmes infiltrent des groupes de victimes. Pourquoi feraient-ils cela ? Plusieurs possibilités : espionner une ex-conjointe qui chercherait de l’aide en ligne, repérer de nouvelles proies vulnérables, ou tout simplement saboter le groupe en discréditant la parole des victimes. Un pervers narcissique très calculateur peut se créer un faux profil se faisant passer pour une victime et rejoindre le groupe incognito. Il pourrait alors tenter de contacter en privé certaines personnes pour les charmer (profitant de leur détresse émotionnelle) ou pour obtenir des informations personnelles. Il pourrait aussi distiller des commentaires pour minimiser les violences (« ce n’était pas si terrible », « tu exagères un peu, non ? ») afin de semer le doute. Sans sombrer dans la « paranoïa », gardez à l’esprit que tous les membres d’un groupe Facebook ne sont pas forcément ce qu’ils prétendent être. De même, la confidentialité des échanges n’est jamais absolue : même si le groupe est privé, rien n’empêche un individu malveillant de faire des captures d’écran des témoignages et de les faire tourner à l’extérieur. Des victimes ont rapporté, par exemple, que leur ex-compagnon avait appris par une tierce personne ce qu’elles avaient confié dans un groupe de parole en ligne… Imaginez le danger si l’agresseur surveille vos faits et gestes numériques. Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à chercher de l’aide en ligne, mais il faut rester prudent. Protégez votre identité (utilisez un compte Facebook sans votre nom complet si nécessaire) et évitez de divulguer des détails trop précis (lieux, noms exacts) qui permettraient de vous reconnaître. En cas de doute sur un membre un peu insistant ou louche, n’hésitez jamais à en parler aux administrateurs du groupe ou à le bloquer. Votre sécurité passe avant tout.
Illusion d’une solution miracle et limites de l’aide en ligne
Dernier écueil possible des groupes Facebook de soutien : croire qu’ils suffisent à vous guérir complètement de vos traumatismes. Ces groupes sont un merveilleux complément de soutien moral, mais ils ne remplacent ni un entourage réel bienveillant, ni une thérapie si celle-ci s’avère nécessaire. Or, on peut être tenté, surtout quand le groupe est très sympa, d’en faire son unique source d’aide. Attention à ne pas tomber dans une dépendance au virtuel : passer tout son temps libre sur le groupe au détriment de vraies interactions sociales ou d’un suivi psychologique. S’en remettre uniquement aux avis d’amateurs en ligne retardera la démarche de consulter un spécialiste, pourtant vital pour traiter en profondeur un stress post-traumatique ou une dépression par exemple. Par ailleurs, la communication par écran a ses limites : on ne voit pas les expressions, on ne perçoit pas la tonalité de la voix, il manque la présence humaine qui, elle, apporte un réconfort physique (un regard, un sourire, une main posée sur l’épaule lors d’un groupe de parole réel, tout cela ne se remplace pas virtuellement). Il faut donc prendre les groupes Facebook pour ce qu’ils sont : un outil d’entraide parmi d’autres, et non la panacée. Le risque sinon est de s’enfermer derrière son écran et de négliger d’autres aspects de sa reconstruction (faire des activités qui vous plaisent, rencontrer de nouvelles personnes saines, reconsolider vos liens familiaux ou amicaux, consulter un thérapeute, etc.). Gardez en tête que l’objectif final est de pouvoir vous passer un jour du groupe parce que vous irez mieux – et non de rester éternellement derrière un écran à ressasser le passé. En bref, les groupes en ligne doivent être utilisés avec équilibre et ne pas vous couper du monde réel.
Après avoir listé ces points, vous vous dites peut-être : « D’accord, il y a du bon et du moins bon… alors, comment faire concrètement pour profiter des avantages sans subir les inconvénients ? » C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Comment bien choisir son groupe Facebook
La première étape pour tirer parti d’un groupe de soutien est de bien le choisir. Tous les groupes Facebook ne se valent pas, et il est important de trouver celui qui correspondra le mieux à vos besoins tout en minimisant les risques évoqués. Ensuite, une fois dans un groupe, il convient d’adopter quelques bonnes pratiques pour vous protéger émotionnellement et profiter d’une entraide saine. Voici mes conseils.
Privé et consacré aux victimes comme vous
Privilégiez les groupes fermés ou privés dédiés spécifiquement aux victimes de violences psychologiques, de PN (pervers narcissiques) ou de relations toxiques. Un groupe fermé signifie que le contenu n’est pas visible publiquement (il faut être membre pour lire les publications), ce qui offre une meilleure confidentialité. Les groupes trop généraux ou publics risquent d’attirer des curieux ou des trolls. Choisissez un espace où vous vous sentez en confiance pour parler librement, entre pairs qui comprennent votre réalité. N’hésitez pas à lire la description du groupe avant de le rejoindre : est-il réservé aux victimes ? aux femmes seulement ou mixte ? aux victimes d’un type de lien particulier (conjugal, familial, professionnel) ? Prenez celui dont l’intitulé et la description correspondent à votre vécu, afin de maximiser les chances de vous sentir comprise/compris parmi les membres.
Présence d’une modération active
Renseignez-vous sur qui administre le groupe. Y a-t-il des administrateurs ou modérateurs identifiés ? Sont-ils eux-mêmes des professionnels (psychologues, bénévoles d’association) ou au moins d’anciens victimes ayant du recul ? Un bon groupe mentionnera dans sa description ou dans un post épinglé les noms des modérateurs et éventuellement leur rôle. Vous pouvez aussi observer l’activité : un groupe de qualité a généralement une modération réactive qui souhaite la bienvenue aux nouveaux, qui lance des sujets positifs de temps à autre, et qui recadre les discussions si ça dérape. Si vous voyez un groupe où personne ne semble « tenir la barre », méfiez-vous – c’est souvent dans ces groupes laissés à eux-mêmes que surviennent les débordements (conflits, spams, faux profils…). Idéalement, optez pour un groupe animé par une personne de confiance, par exemple lié à une association d’aide aux victimes ou à un/une psychologue. Cela ne garantit pas tout, mais c’est un gage de sérieux.
Règles claires et ambiance respectueuse
Parcourez les publications récentes ou les règles du groupe (souvent disponibles dans l’onglet « À propos » ou en haut de la page du groupe). De bonnes règles de conduite devraient être établies : respect mutuel, confidentialité des échanges, interdiction des propos insultants ou du prosélytisme, etc. Vérifiez si les membres semblent les respecter. L’ambiance générale se dégage en lisant quelques posts et commentaires : ressentez-vous de la bienveillance, du soutien réel entre membres ? Ou bien voyez-vous des critiques, du jugement, des publicités douteuses ? Par exemple, si quelqu’un raconte sa peine, reçoit-il des réponses empathiques et constructives ? Un indice : la présence fréquente de mots d’encouragement (« tu as bien fait de parler », « prends soin de toi », « on est là pour toi ») est bon signe. En revanche, si vous tombez sur des échanges agressifs ou des personnes qui se disputent, passez votre chemin. Un groupe sain est un espace où l’on se sent tout de suite en sécurité pour s’exprimer, même vulnérable, sans peur d’être jugé ou attaqué.
Nombre de membres et niveau d’activité
Les groupes très peu fréquentés risquent de ne pas vous apporter beaucoup de réponses (si seulement 3 personnes postent par mois, vous aurez du mal à obtenir du soutien rapide, sauf si le groupe est nouveau comme le notre😉 ). À l’inverse, les groupes énormes (plusieurs dizaines de milliers de membres) sont difficiles à modérer et impersonnels – on peut s’y sentir noyé dans la masse. Cherchez un juste milieu : un groupe actif, avec des posts chaque jour ou chaque semaine, mais pas au point que des centaines de messages s’accumulent sans suivi. Un groupe d’entraide efficace n’est pas une course aux chiffres, c’est une communauté solidaire où chacun s’exprime sans se perdre dans la foule. N’hésitez pas à essayer plusieurs groupes pour comparer : vous pouvez en rejoindre un, observer quelques jours, et quitter s’il ne vous convient pas (sur Facebook, cela ne fait pas de vague de partir discrètement). Le but est de trouver votre cocon en ligne, celui où vous aurez envie de revenir régulièrement parce que l’atmosphère vous fait du bien.
Transparence et sérieux
Méfiez-vous des groupes aux intentions floues. Par exemple, si un groupe prétend “guérir” miraculeusement les traumatismes ou bien si vous voyez que l’administrateur vend ses produits/services de manière insistante sans apporter d’aide sincère, soyez vigilant(e). Un bon groupe de soutien peut certes être animé par quelqu’un qui a une activité professionnelle (coach, thérapeute, auteur de livre…), mais la démarche principale doit rester l’entraide authentique et non le démarchage commercial. De même, si l’orthographe du titre est fantaisiste ou si le groupe regroupe des thèmes disparates sans cohérence (ex: narcissiques + ésotérisme + régime alimentaire…), ce n’est pas très bon signe quant à son sérieux. Faites confiance à votre intuition : si vous sentez un décalage ou quelque chose de louche, cherchez un autre groupe plus aligné avec vos valeurs de respect et de bienveillance.
Se protéger émotionnellement dans un groupe en ligne
Une fois membre d’un (ou plusieurs) groupes de soutien, il est important d’adopter quelques règles d’hygiène numérique et émotionnelle pour que l’expérience reste positive pour vous.
Dosez votre temps en ligne
Comme évoqué précédemment, évitez de passer vos journées entières sur les groupes, surtout si le moral n’y est pas. Fixez-vous des limites, par exemple consulter le groupe une fois par jour pendant une durée raisonnable, ou uniquement quand vous en ressentez le besoin spécifique. Ne laissez pas les notifications Facebook envahir votre esprit à tout moment : il est utile de désactiver les notifications push du groupe et de choisir quand vous voulez aller lire/participer, afin de ne pas être en permanence rappelé(e) à des contenus potentiellement lourds. Gardez du temps pour d’autres activités qui vous font du bien à côté (sortir, lire autre chose, voir des amis, etc.). L’objectif est de trouver un équilibre entre le soutien virtuel et la vie réelle.
Préservez votre anonymat et votre sécurité
Si votre agresseur est toujours dans les parages ou si vous craignez qu’il puisse chercher à vous nuire, prenez des précautions. Par exemple, sur Facebook vous pouvez utiliser un profil différent de votre profil personnel (certains créent un compte au nom d’emprunt juste pour les groupes sensibles), ou au minimum, vérifiez vos paramètres de confidentialité. Assurez-vous que votre ex ou ses proches ne puissent pas voir votre appartenance au groupe (sur Facebook, vos amis ne voient pas forcément les groupes privés que vous rejoignez, mais mieux vaut être prudent). Lorsque vous racontez votre histoire, vous pouvez aussi changer les prénoms, rester vague sur les lieux ou certaines dates pour ne pas être identifiable. Protégez également vos données personnelles : ne publiez pas dans le groupe votre numéro de téléphone, votre adresse ou d’autres informations confidentielles. Les vrais amis du groupe comprendront que vous teniez à rester discret/ète, c’est tout à fait légitime. Enfin, si un membre du groupe vous envoie un message privé et que cela vous met mal à l’aise (par exemple il vous fait des avances ou vous pose trop de questions intrusives), vous avez le droit de ne pas répondre, de le bloquer ou d’en avertir un modérateur. Votre sécurité prime sur la courtoisie.
Gardez un esprit critique
On l’a dit, tout ce qui se dit sur un groupe n’est pas parole d’évangile. Prenez les conseils comme des partages d’expériences, pas comme des ordres absolus. Avant de prendre une décision importante sur la base d’une discussion en ligne (ex: porter plainte, couper tel lien familial, déménager…), assurez-vous de l’avoir mûrement réfléchie, éventuellement en en parlant aussi avec un professionnel ou une personne de confiance hors du groupe. Si quelqu’un avance des faits ou statistiques qui vous semblent douteux, n’hésitez pas à faire vos propres recherches. Parfois, des mythes circulent – méfions-nous des étiquettes simplistes. Vérifiez les informations importantes via des sources fiables (livres de spécialistes, sites d’associations reconnues, etc.). Le groupe fourni un premier avis, mais il ne doit pas être votre seul référent de vérité.
Protégez vos émotions
Participer à un groupe de soutien implique de lire des histoires souvent éprouvantes. Si vous sentez qu’un témoignage vous affecte trop (vous fait pleurer toute la journée ou vous angoisse profondément), donnez-vous la permission de faire une pause. Il n’y a aucune obligation de tout lire. Vous pouvez faire défiler rapidement dès que vous sentez qu’un post va vous trigger (déclencher un souvenir traumatique). Prenez soin de vous avant tout. Après un échange particulièrement lourd émotionnellement, pensez à pratiquer une activité apaisante : respiration, marche, écouter de la musique douce… quelque chose qui vous recentre. Il est aussi utile d’en parler éventuellement à votre thérapeute si vous en avez un, ou à un ami proche : « J’ai lu l’histoire de quelqu’un dans mon groupe, ça m’a bouleversé car ça a ravivé des choses en moi… ». Extérioriser cela dans un cadre sûr peut vous éviter de garder ce poids seul(e).
Ne vous comparez pas aux autres
Chaque parcours de guérison est différent. Dans un groupe, vous rencontrerez des personnes qui semblent s’en sortir très vite et d’autres qui, des années après, souffrent encore terriblement. Ne vous jugez pas en fonction des autres. Par exemple, si une personne raconte qu’en 3 mois elle a surmonté son divorce toxique et retrouvé l’amour, tant mieux pour elle – mais cela ne signifie pas que vous « traînez » ou que vous n’y arriverez jamais. À l’inverse, lire des témoignages de victimes encore en détresse ne veut pas dire que vous êtes condamné(e) au même sort indéfiniment. Chacun avance à son rythme, chaque histoire a sa complexité. Servez-vous des réussites des autres comme d’une inspiration, pas comme d’une mesure absolue. Et s’il y a des histoires trop proches de la vôtre qui vous font trop de mal, concentrez-vous sur d’autres fils de discussion plus positifs pour le moment.
Utilisez le groupe comme un tremplin, pas comme une béquille permanente
L’entraide en ligne doit idéalement vous aider à gagner en force et en autonomie, pas à vous rendre dépendant(e). Essayez de mettre en pratique dans votre vie ce que vous en retirez de constructif. Par exemple, si le groupe vous a encouragé à reprendre une activité que vous aimiez, passez à l’action dans le monde réel. Si vous avez reçu beaucoup de soutien pendant un moment difficile, voyez comment vous pouvez petit à petit voler de vos propres ailes sans forcément poster pour chaque petite décision. Cela ne veut pas dire quitter le groupe trop vite – restez-y tant que vous en sentez le besoin ! – mais gardez en tête que votre objectif est de vous reconstruire pour vous, par vous-même, avec le groupe en appui. Un jour, vous aurez peut-être suffisamment avancé pour ne plus ressentir le besoin d’y aller quotidiennement, voire pour aider à votre tour les nouveaux arrivants. Ce sera bon signe : cela voudra dire que vous êtes sorti(e) de l’emprise et que vous volez de nouveau de vos propres ailes.
En suivant ces conseils, les groupes de soutien en ligne deviendront un atout puissant dans votre parcours, et non un frein. Pour illustrer à quoi peut ressembler un groupe Facebook bien modéré et bénéfique, parlons maintenant de notre communauté en particulier, créée spécialement pour offrir un maximum d’avantages avec un minimum de risques.
Focus : le groupe « Sortir de l’emprise – Échanger, comprendre, se reconstruire » : pourquoi je l’ai créé (et pourquoi vous devriez peut-être en faire partie)
Vous avez peut-être remarqué que les groupes Facebook autour des relations toxiques et des pervers narcissiques sont nombreux. Certains sont très actifs, d’autres un peu chaotiques, et soyons honnêtes… on y trouve parfois tout et n’importe quoi.
Alors j’ai décidé d’en créer un.
En tant que psychologue clinicienne certifiée en victimologie, j’accompagne depuis plusieurs années des personnes touchées par l’emprise et les abus narcissiques. Ce que j’ai souvent constaté ? Beaucoup de victimes ressentent un énorme besoin d’échanger, de poser leurs questions, de ne pas se sentir seules… mais elles sont aussi perdues face à la masse d’informations contradictoires.
Et je me suis dit : pourquoi ne pas leur offrir un espace sécurisé, bienveillant et encadré, qui allie l’écoute humaine à un vrai cadre professionnel ?
🎉 Le groupe « Sortir de l’emprise – Échanger, comprendre, se reconstruire » est tout neuf. À vrai dire… il est même encore un peu vide (oui, je pourrais vous dire qu’on est déjà 300, mais non, pour l’instant, c’est moi, deux tasses de thé, un bureau, un ordinateur, prête à vous accueillir 💺💬).
Mais c’est justement pour ça que je vous en parle dès maintenant. Parce que j’ai envie de construire ce lieu AVEC vous.
Pourquoi ce groupe est différent des autres
🔹 Il est modéré par une psy (moi !) Pas de contenu culpabilisant, pas de réponses à l’emporte-pièce. Ici, on avance avec des repères solides. Je veille à ce que chaque échange reste bienveillant, respectueux, et aligné avec les bonnes pratiques en psycho-traumatologie.
🔹 C’est un cocon sécurisé Le groupe est privé. Personne ne peut voir ce que vous y postez, même vos amis Facebook. Il y a une charte claire, une modération active et un vrai souci de préserver la confidentialité de chacun.e.
🔹 Pas de surenchère dans les témoignages Ici, pas de “concours de souffrance”. On partage, on soutient, on avance. À votre rythme. En confiance.
🔹 Des contenus exclusifs et utiles Je partagerai régulièrement des articles inédits, ateliers en ligne, lives, et outils concrets pour vous accompagner. En toute pédagogie, et sans pression.
🔹 Une communauté à construire ensemble L’idée, c’est d’y accueillir celles et ceux qui veulent sortir de l’isolement et retrouver leur pouvoir.
💌 Envie de nous rejoindre (et de participer à cette belle aventure humaine) ?
Je vous invite chaleureusement à cliquer ici pour faire une demande d’adhésion au groupe :
👉 Rejoindre le groupe Facebook « Sortir de l’emprise »
C’est gratuit, confidentiel, et ouvert à toutes celles et ceux qui se sentent concernés par l’emprise, les relations toxiques ou les abus narcissiques.
Même si vous n’avez jamais posté dans un groupe. Même si vous ne savez pas trop par où commencer. Même si vous n’êtes pas encore sûr.e d’être prêt.e à parler.
Parfois, juste lire ce que d’autres vivent est déjà un premier pas vers la guérison.
Et puis, qui sait… vous serez peut-être parmi les premiers membres fondateurs d’un groupe qui, je l’espère, deviendra un vrai espace de reconstruction et de libération.
Je vous attends beaucoup de bienveillance. À très vite,
Fabienne Tronsens – psychologue clinicienne spécialisée en emprise et violence narcissique
❓ FAQ – Groupes Facebook pour victimes de narcissiques et pervers narcissiques : ce qu’il faut savoir avant de rejoindre un groupe
Rejoindre un groupe de soutien permet de rompre l’isolement, de mettre des mots sur ce que vous vivez, et de recevoir du soutien émotionnel de personnes qui comprennent vraiment votre situation. Cela peut être un premier pas précieux vers la reconstruction, surtout si vous n’êtes pas encore prêt(e) à consulter un professionnel. Vous y trouverez des partages d’expériences, des conseils, des ressources, et parfois des réponses à des questions que vous n’osiez même pas formuler.
Un bon groupe se distingue par une modération active, un cadre sécurisant, des règles claires, et la présence de professionnels ou de personnes bienveillantes. Méfiez-vous des groupes où l’on donne des diagnostics à la volée, où règne le jugement, ou qui laissent place à des discours haineux ou culpabilisants. Privilégiez les espaces modérés, bien structurés, où le respect et la confidentialité sont des priorités.
Certains groupes peuvent, malgré de bonnes intentions, renforcer le traumatisme au lieu de l’apaiser. Cela peut se produire à travers :
La lecture brute de témoignages très violents
Des conseils hasardeux donnés sans cadre professionnel
Des discussions sans modération qui dégénèrent
La présence de profils douteux ou infiltrés Un groupe mal encadré engendre plus de confusion, de culpabilité ou d’angoisse. C’est pourquoi le choix du groupe est essentiel.
Non, un groupe de soutien ne remplace pas une thérapie, mais il peut la compléter ou la précéder. Il offre un espace d’échange, d’écoute et de partage, mais il ne permet pas un accompagnement psychologique individualisé. Si vous ressentez un mal-être profond, des blocages, des troubles anxieux ou dépressifs liés à l’emprise, il est important de consulter un(e) psychologue ou un(e) thérapeute spécialisé(e) en psycho-traumatologie.
Ce groupe est :
Animé par une psychologue clinicienne certifiée, spécialisée en violences psychologiques
Modéré avec rigueur pour garantir le respect et la sécurité émotionnelle des membres
Structuré autour de contenus exclusifs : articles, lives, ateliers, outils pratiques
Axé sur la reconstruction (et non sur la haine ou la victimisation)
Privé et confidentiel, pour protéger votre vie personnelle
C’est un lieu encadré, humain et chaleureux, où vous pouvez avancer à votre rythme, sans jugement.
Un groupe privé signifie que :
Seuls les membres peuvent voir les publications et les commentaires
Vos amis Facebook ne verront pas votre activité dans le groupe
Votre adhésion n’est pas visible publiquement