serpent qui dort sur une branche symbole du pervers narcissique qui s'ennuie
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L’ ennui et le vide intérieur du pervers narcissique

« Je ne comprends pas. Il était attentionné, passionné, drôle… Et puis soudain, il a changé. Comme s’il s’était lassé de moi. Il me dit que je ne le stimule plus. Que je suis devenue fade. »

Ces mots, vous êtes nombreux·ses à les avoir prononcés ou entendus. Dans la dynamique d’une relation toxique avec un pervers narcissique (PN), il existe une phase incomprise et peu théorisée publiquement : celle de l’ennui.

Loin d’être anodin, l’ennui chez le PN est un signal d’alerte, un tournant potentiellement destructeur dans la relation. Ce n’est pas un simple « coup de mou » ou un besoin de nouveauté : c’est un déclencheur qui active des mécanismes de manipulation, de dévalorisation, voire de rupture brutale. Je vous propose un éclairage clinique et accessible pour mieux comprendre cette mécanique perverse, et surtout, vous aider à ne plus en être la cible.

Pourquoi parler de l’ennui chez le pervers narcissique ?

L’ennui est considéré comme banal, passager, inoffensif. Pourtant, chez certaines personnalités pathologiques, notamment narcissiques, l’ennui agit comme le révélateur d’un vide existentiel, un danger interne contre lequel le pervers narcissique va lutter… au détriment de son entourage.

En psychopathologie du lien, il est bien documenté que certains profils utilisent autrui non pas comme une personne, mais comme un miroir narcissique, un objet de régulation émotionnelle. Le PN ne fait pas exception : l’autre est un support, un carburant, un trophée servant à soutenir son image grandiose. Ce besoin permanent d’admiration et de contrôle est ce qu’Otto Fenichel a appelé la provision narcissique (« narcissistic supply »), une source de gratification tirée de l’entourage et essentielle à l’estime de soi du narcissique.

Lorsque ce support ne fournit plus assez de gratification, l’ennui s’installe. Et avec lui, le besoin compulsif de réactiver la machine : par le conflit, la séduction, la domination, ou la fuite. En somme, le PN craint viscéralement le vide et l’ennui – au point que, dès qu’une relation ne répond plus à ses besoins, il cherche déjà ailleurs de quoi se nourrir narcissiquement. Son départ ou sa prise de distance n’est presque jamais improvisé : la plupart du temps, il a déjà entamé une nouvelle relation (ou du moins il est en recherche) avant même de quitter l’ancienne, pour ne « jamais rester sans ressources ».

Ennui et vide narcissique : une dynamique centrale

Du point de vue psychanalytique et neuropsychologique, le pervers narcissique est confronté à un vide intérieur profond. Il fonctionne à partir d’un faux self – un masque social sophistiqué – qui dissimule une faille narcissique archaïque. Cette faille provient d’un traumatisme d’abandon, de négligence émotionnelle ou d’humiliation précoce, jamais élaboré symboliquement. Pour se protéger, l’enfant devenu PN a construit un faux self destiné à combler son vide affectif et obtenir de la reconnaissance, mais ce faux self est « vide par définition », comme un véritable trou noir à la place du cœur sensibilisation-narcissisme.com. Autrement dit, derrière la façade d’assurance se cache une faille béante : le PN n’a pas accès à un soi interne stable et manque d’un noyau identitaire solide.

En termes plus concrets, le PN n’existe que dans le regard de l’autre. Sans le reflet que lui renvoient ses proches, il est comme dépourvu de consistance psychique. Les neurosciences confirment cette dimension : chez les personnalités narcissiques pathologiques, les réseaux cérébraux impliqués dans l’introspection, la conscience de soi et l’empathie présentent des anomalies. Par exemple, les études montrent des déficits structurels et fonctionnels dans le Default Mode Network (DMN), ce réseau cérébral du « mode par défaut » activé au repos, qui est central pour la pensée auto-référentielle et la cognition sociale pubmed.ncbi.nlm.nih.gov. Chez les individus présentant un trouble narcissique, l’architecture du DMN est désorganisée et moins efficiente que chez les autres, signe d’une capacité diminuée à la réflexion interne stable. D’autres recherches en neuro-imagerie ont révélé une réduction de matière grise dans des régions liées à l’empathie, notamment l’insula antérieure, ce qui correspond bien au manque d’empathie et à l’instabilité émotionnelle du PN psychcentral.com.

Résultat : l’ennui est perçu par le PN non pas comme un moment neutre, mais comme une menace, le rappel brutal de son vide existentiel qu’il ne sait combler autrement qu’en parasitant l’autre. Face à ce vertige du vide, il ressent une déconnexion d’avec sa propre existence, un risque d’effondrement narcissique.

L’ennui comme moteur de manipulation

Plutôt que d’affronter ce vide insoutenable, le PN va chercher à le combler par des comportements actifs toxiques. L’ennui devient un moteur de contrôle, de chaos et de manipulation.

Cela se traduit en autres par une série de tactiques bien rôdées :

  • La triangulation : introduire un tiers (réel ou imaginaire) dans la dynamique pour raviver la jalousie ou l’insécurité chez la victime. Par exemple, parler sans cesse d’une « autre » personne, comparer la victime à quelqu’un d’autre, ou laisser entendre qu’un(e) ex ou une personne lui tourne autour dans le but de provoquer un sentiment de compétition et de manque chez vous crosslandcounseling.com. La triangulation permet au PN de diviser pour mieux régner, maintenant un climat de tension dont il tire avantage pour asseoir son emprise.
  • Le jeu du chat et de la souris : alterner brusquement entre l’ignorance et la récompense. Un jour, il vous ignore ou vous dénigre subtilement, le lendemain il vous couvre d’attention soudaine. Ces changements déroutants visent à vous maintenir en état d’alerte, toujours en quête de retrouver ses bonnes grâces. Cette alternance attraction/répulsion sert à créer une dépendance affective et à tester son pouvoir sur vous.
  • Le mensonge stratégique : inventer des histoires, se victimiser ou créer de faux drames pour capter votre attention et réactiver votre intérêt. Le PN peut feindre un problème grave, évoquer une opportunité incroyable ou au contraire un coup dur, juste pour observer votre réaction et se sentir au centre de vos préoccupations. La manipulation de la vérité est un outil courant : en distillant de fausses informations, il brouille les cartes et s’assure de vous garder sous contrôle.
  • Le rabaissement subtil : glisser des critiques déguisées ou des comparaisons blessantes pour éroder votre estime de vous. Par exemple : « Tu ne fais plus autant d’efforts qu’au début », ou « Untel/Unetelle, au moins, me comprend, elle ». Ces dévalorisations apparemment anodines servent à vous fragiliser et à nourrir son ego. En vous faisant douter de votre valeur, le PN crée du chaos émotionnel d’où il émerge en position de force.
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Il faut comprendre que ces comportements ne sont pas accidentels ni purement réactionnels. Ils sont conditionnés par le besoin du PN de ne pas se confronter à son vide interne. Le chaos devient pour lui une stratégie d’auto-régulation émotionnelle : en provoquant conflits et montagnes russes affectives, il se sent exister. Car dans le tumulte qu’il crée, il n’a plus à affronter le face-à-face angoissant avec lui-même. Il crée du chaos pour se sentir vivant, car l’ennui le confronte à un gouffre intérieur insupportable.

En somme : quand le PN s’ennuie, il allume un incendie relationnel pour ne pas sombrer dans son propre vide.

L’ennui dans la relation toxique

Revenons à la dynamique de la relation. Dans la phase initiale avec un PN, vous êtes idéalisé·e : love bombing intense, fusion, promesses grandioses, passion fulgurante. La relation semble unique, presque magique. Ce phase d’idéalisation nourrit le fantasme du PN d’avoir trouvé la personne parfaite qui le mettra en valeur.

Mais tôt ou tard, la réalité humaine fait surface : vous ne pouvez rester éternellement un idéal fantasmé. Vous devenez prévisible, stable, simplement… vous-même. Aux yeux du PN, vous n’alimentez plus le miroir parfait qu’il cherchait. Et c’est là que l’ennui pointe : « Tu n’es plus aussi stimulante qu’avant… ». Pour le PN, la routine et l’authenticité sont perçues comme de la fadeur, voire une offense à son ego.

C’est alors que s’enclenche le processus classique de dévalorisation :

  • Des critiques masquées apparaissent : « Tu ne fais plus autant d’efforts qu’au début » ; « Tu as changé, tu es moins fun ». Le PN reproche à l’autre de ne plus correspondre à ses attentes irréalistes, sans admettre que c’est son propre désintérêt qui grandit.
  • Des comparaisons blessantes surviennent : « Elle, au moins, elle me comprend » ; « Mon collègue, lui, me trouve génial ». Le but est de vous faire sentir insuffisant·e, en vous comparant à d’autres personnes que le PN érige en modèles provisoires.
  • Le ghosting ou la distance émotionnelle s’installent : du jour au lendemain, le PN devient froid, indifférent, absent. Cette mise à l’écart soudaine vous plonge dans l’incompréhension et l’anxiété. Puis, tout aussi brutalement, il revient comme si de rien n’était, vous accordant une attention soudaine. Ces allers-retours sont déstabilisants et servent à tester votre attachement : êtes-vous toujours là, en attente, prêt·e à tout pour lui/elle ?

Dans certains cas, l’ennui devient le prétexte à la rupture. Le PN clame : « Tu ne me fais plus vibrer », « J’ai besoin de vivre autre chose ». La rupture est glaciale, sans ménagement, parfois même sans explication. Il disparaît soudainement ou vous blâme pour tout ce qui n’a pas fonctionné : « Je mérite quelqu’un qui sache vraiment m’aimer ». Ce départ brutal laisse la victime sous le choc, d’autant plus que le PN n’éprouve aucun remords et se montre indifférent à la souffrance causée.

En réalité, ce n’est pas vous qui l’ennuyiez ou avez « mal fait » : c’est son incapacité à vivre une intimité authentique qui l’amène à saboter la relation. Dès que la dynamique d’emprise s’essouffle, par exemple parce que la victime, épuisée, réagit moins ou commence à se protéger, le PN se détourne sans une once d’empathie. Il voit en l’autre une personne devenue « inutile » car moins docile ou moins admirative. Plutôt que de se remettre en question, il part chercher une nouvelle « source de gratification », souvent déjà ciblée en secret. La peur viscérale de l’ennui l’emmène vers d’autres horizons : il a besoin d’un nouvel auditoire, d’un nouveau jeu, pour éviter de confronter son vide.

Impacts psychotraumatiques sur la victime

Ce moment de dévalorisation ou de rupture (souvent) sans avertissement provoque un choc émotionnel majeur chez la victime. Beaucoup décrivent une sensation de déconnexion de la réalité, un véritable étourdissement psychique. Il n’est pas rare de ressentir une forme de dissociation ou de dépersonnalisation : « Je ne me reconnais plus », « Je me vois agir comme un robot ». La victime, qui a tout donné pour essayer de maintenir la relation, se retrouve soudain face à un rejet brutal et incompréhensible. « J’ai tout donné, et ça n’a pas suffi » est un leitmotiv tragique.

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Cette sidération s’accompagne généralement d’une culpabilité intense. Le PN, rappelons-le, excelle à inverser les rôles et à faire porter la faute sur l’autre. La victime, déjà fragilisée par des mois d’emprise, va s’auto-blâmer : « Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? », « Si seulement j’avais été plus ceci ou moins cela… ». Elle passe des semaines ou des mois à ruminer ainsi, sans comprendre que la raison principale du chaos résidait dans les failles du manipulateur, pas en elle. Ce sentiment d’abandon et d’incompréhension sont facteurs de confusion mentale et la perte d’estime de soi.

Les symptômes qui apparaissent évoquent ceux du psychotraumatisme relationnel (ou traumatisme d’emprise) :

  • Hypervigilance : vous êtes en alerte constante, guettant le moindre signe de danger ou de retour du PN. Votre système nerveux reste « branché sur le rouge », comme s’il attendait une nouvelle attaque. Cette hypervigilance est un marqueur classique du trauma, lié à une suractivation de l’amygdale cérébrale (le centre de la peur) qui reste en état d’alerte permanente.
  • Perte d’estime de soi : à force d’entendre que vous n’êtes « pas assez » ci ou trop ça, vous finissez par internaliser ces dévalorisations. Vous vous sentez nul·le, indigne d’être aimé·e, et la rupture soudaine vient valider à vos yeux ces fausses croyances sur votre prétendue insuffisance.
  • Ruminations obsessionnelles : le mental tourne en boucle, rejouant les scènes, cherchant tout a basculé, ce que vous auriez pu faire différemment. Cette torture mentale s’explique par le besoin de donner du sens à l’abus, mais elle maintient en réalité la victime piégée dans le passé, empêchant sa guérison.
  • Troubles de l’attachement ou dépendance affective : paradoxalement, malgré la maltraitance subie, la victime ressent un manque quasi-physique du PN (trauma bonding). Elle reste émotionnellement attachée à son bourreau, en partie à cause des hormones du stress et de l’attachement (dopamine, cortisol) sécrétées dans cette relation en montagnes russes. La séparation est alors encore plus douloureuse et complexe.
  • Dissociation émotionnelle : pour survivre, l’esprit de la victime met en place une anesthésie des affects. Vous avez l’impression d’être coupé·e de vos émotions, d’agir mécaniquement, comme en pilote automatique. C’est un mécanisme de protection face à un stress extrême.

Les recherches en psychotraumatologie montrent que l’exposition prolongée à ce type de relation entraîne des modifications du fonctionnement cérébral. Les zones impliquées dans le stress et les émotions sont particulièrement touchées : l’amygdale a tendance à devenir hyperactive (d’où une hypervigilance et des réactions de peur exacerbées) tandis que l’hippocampe, région clé de la mémoire et de l’orientation dans le temps voit son activité et son volume diminuer sous l’effet du stress chronique. Un hippocampe affaibli explique les troubles de mémoire, la confusion et la difficulté à contextualiser les événements traumatiques. De même, le cortex préfrontal, siège de la raison et de la régulation émotionnelle, fonctionne au ralenti dans le PTSD (post-traumatic stress disorder) : il est hypoactif et n’arrive plus à freiner les réactions de peur ou à prendre du recul verywellmind.com. En résumé, traumatisme relationnel = amygdale en surchauffe, hippocampe et cortex préfrontal en panne partielle, ce qui correspond bien aux symptômes vécus : peur omniprésente, flashbacks, problèmes de concentration, impulsivité émotionnelle, etc. Au niveau subjectif, la victime se décrit comme « coupée de ses repères », évoluant dans un vide identitaire dangereux qui la mène à la dépersonnalisation.

Que faire ? Quelques clés pour se protéger

Si vous vous retrouvez dans ces dynamiques toxiques, retenez bien ceci : vous n’êtes pas impuissant·e, et il existe des moyens de vous extraire de l’emprise et de vous reconstruire. Voici quelques repères pour retrouver votre intégrité psychique :

  1. Cessez de vous auto-accuser
    Ce n’est pas votre faute. Vous n’avez pas « cessé d’être intéressant·e » du jour au lendemain, ni causé l’ennui du PN par quelque insuffisance personnelle. La réalité, c’est que vous avez simplement cessé d’être un miroir idéal pour lui et aucun être humain réel ne peut remplir ce rôle en permanence. Rappelez-vous que ses critiques et son départ sont le reflet de ses propres manques, pas des vôtres. Libérez-vous du fardeau de la culpabilité induite : elle appartient au bourreau, non à vous.
  2. Repérez les cycles
    Prenez du recul et observez la répétition des schémas : périodes d’intensité suivies de distance, déclarations d’amour suivies de froideur, compliments suivis de critiques… Ces fluctuations ne sont pas des accidents, mais le mode de fonctionnement du PN. En reconnaissant tôt ces cycles idéalisation/dévalorisation, vous cesserez de leur attribuer une signification personnelle (du type « c’est moi qui provoque ses changements ») et comprendre qu’il s’agit d’une mécanique interne chez lui. Plus tôt vous identifiez le manège, plus vous êtes en mesure de prendre de la distance émotionnelle et de ne plus jouer le jeu.
  3. Ancrez-vous dans la réalité
    Face au gaslighting et aux déformations de la réalité subies, il est vital de retrouver vos repères. Un outil simple et efficace : tenir un journal de bord. Notez-y les faits marquants, les paroles dites (de votre côté et du sien), vos ressentis à chaud. L’écriture vous permet de garder trace du réel et de contrer la confusion mentale que l’emprise induit. Relire plus tard, à tête reposée, ce qui s’est vraiment passé vous aidera à ne pas minimiser les abus et à ne pas croire aux récits révisionnistes du PN. Comme le recommande la psychologue Robin Stern, écrire et relire les échanges permet de décortiquer le vrai du faux et de reprendre confiance en son propre jugement scientificamerican.com. Ce journal sert de preuve concrète pour un thérapeute ou un tiers de confiance qui vous accompagne.
  4. Créez une distance mentale (et physique si possible)
    Tant que vous êtes sous emprise, vos émotions sont comme « court-circuitées » par le PN. Il est vain de chercher la confrontation directe ou d’obtenir des explications rationnelles, cela vous replongerait dans ses filets. Préférez la stratégie de la mise à distance. Concrètement, si vous le pouvez, coupez les contacts (No Contact), ou au minimum réduisez-les au strict nécessaire (en particulier s’il y a des enfants ou des obligations communes). Cette prise de recul physique vous aidera à clarifier votre esprit. Sur le plan mental, apprenez à décoder ses tentatives de manipulation sans y réagir émotionnellement. Visualisez par exemple un bouclier entre vous et ses paroles toxiques. Ne prenez plus pour argent comptant ce qu’il dit, considérez-le comme biaisé et visant à vous faire réagir. La distance, c’est aussi de ne plus chercher à le/la « sauver » ni à le/la changer : recentrez-vous sur vous.
  5. Faites-vous accompagner
    Le soutien d’un·e professionnel·le formé·e en psychotraumatologie est essentiel pour sortir de l’emprise et guérir des blessures invisibles qu’elle a laissées. Une thérapie spécialisée (EMDR, thérapie des schémas, thérapie psycho-corporelle, etc.) pourra vous aider à retraiter le trauma, à restaurer votre estime de vous et à déconstruire les messages auto-dévalorisants inoculés par le PN. N’hésitez pas non plus à rejoindre des groupes de parole ou des communautés de survivant·e·s de relations toxiques : y trouver des personnes qui ont vécu des situations similaires brise l’isolement et la honte. Se reconstruire prend du temps, mais chaque étape compte – et vous n’êtes pas seul·e dans ce chemin.
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En résumé

Un pervers narcissique ne s’ennuie pas comme tout le monde. Là où, pour la plupart d’entre nous, l’ennui peut être une pause, un vide fertile, une opportunité d’introspection ou de créativité, il représente pour le PN un véritable vertige. Un gouffre existentiel qui menace son équilibre déjà précaire. Ne disposant ni d’une structure psychique solide, ni d’une sécurité affective interne suffisante pour tolérer ce vide, le PN va réagir par la fuite en avant dans la toxicité.

Alors, il attaque. Il manipule. Il fuit. Non pas à cause de vous, mais à cause de ce qui l’habite (ou plutôt, de ce qui ne l’habite pas). Comprendre cette dynamique, c’est déjà s’en libérer un peu. Car réaliser que « ce n’était pas moi le problème » redonne du pouvoir : vous voyez enfin le PN tel qu’il est – un être en guerre contre son vide – et non plus tel qu’il vous a fait vous voir.

Vous n’êtes pas un miroir, ni un trophée, ni une distraction. Vous êtes une personne, entière, avec vos qualités et vos faiblesses, digne d’être respectée et aimée pour qui vous êtes. Aucune de vos caractéristiques réelles ne justifie la maltraitance subie : le comportement du PN parle de lui, pas de vous.

La prochaine fois que vous vous surprendrez à penser « Je n’ai pas été assez ceci ou trop cela… », rappelez-vous : ce qui manquait au PN, il le porte en lui depuis longtemps. Ce vide qu’il traîne, ce n’était pas à vous de le combler. Et quoi que vous eussiez fait, l’issue aurait été la même, car le vide du PN finit toujours par le rattraper.

En vous extrayant de cette relation, vous échappez à un puits sans fond. Vous récupérez la liberté de ressentir l’ennui, le vrai, celui qui n’a rien d’un danger, mais qui au contraire est un temps mort salutaire pour se retrouver soi-même. Le vide fertile, pour vous, c’est de faire de la place à nouveau pour vos propres désirs, vos propres émotions, loin du vacarme artificiel que le PN imposait.

En vous souhaitant de transformer le vide qu’il vous a laissé en un espace de reconstruction et de renaissance. Vous méritez la paix après la tempête, et la redécouverte sereine de qui vous êtes, sans les déformations d’un regard narcissique.

FAQ : Le pervers narcissique et l’ennui

Pourquoi le pervers narcissique s’ennuie-t-il rapidement en couple ?

Parce qu’il ne cherche pas une relation authentique, mais une source de gratification narcissique. Quand la nouveauté disparaît et que son partenaire devient humain, donc imparfait, il se désintéresse. L’ennui chez le PN reflète un vide intérieur profond, qu’il tente de fuir par la manipulation ou la rupture.

L’ennui peut-il déclencher la rupture avec un pervers narcissique ?

Oui. L’ennui agit comme un déclencheur dans la relation toxique : il amène le PN à provoquer des conflits, à dévaloriser l’autre, ou à chercher une nouvelle proie. La rupture peut être brutale et précédée par des signes de désintérêt ou de ghosting.

Est-ce que c’est ma faute s’il s’est lassé de moi ?

Non. Le désintérêt du PN ne vient pas de vous, mais de son incapacité à soutenir une intimité réelle. Ce n’est pas votre comportement qui le pousse à fuir, mais son vide affectif et sa peur de l’ennui. Vous n’avez pas à porter la responsabilité de ses failles.

Comment reconnaître qu’un PN s’ennuie ?

Les signes incluent : critiques de plus en plus fréquentes, distance émotionnelle, changements d’humeur, intérêt soudain pour d’autres personnes, retour d’ex partenaires dans le discours, ou comportement erratique. Ces signaux indiquent une phase de désidéalisation.

Que faire si je suis dans une relation avec un pervers narcissique qui s’ennuie ?

Prenez du recul au tant que possible, observez les cycles de manipulation, protégez-vous émotionnellement et mentalement. L’idéal est d’être accompagné.e par un.e professionnel.le formé.e en psychotraumatologie pour vous aider à sortir de l’emprise et reconstruire votre sécurité intérieure.

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