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Comment oser demander de l’aide ? Hommes victimes de violences psychologiques

De nombreux hommes souffrent en silence de violences psychologiques dans le cadre de relations intimes (conjoint(e), ex-conjoint(e)). Par honte, par peur ou par sentiment d’isolement, vous n’osez pas en parler. La société, encore pétrie de stéréotypes sur la « force » masculine, a une forte tendance à ignorer votre détresse. Pourtant, les hommes peuvent eux aussi être la cible de manipulations, d’humiliations et de harcèlement moral de la part d’un(e) partenaire. Il est urgent de lever les tabous pour que vous ne subissiez plus seuls ce calvaire. Seulement une infime partie d’entre vous ose aujourd’hui porter plainte (à peine ~3% selon certaines estimations)​ couplesfamilles.be, illustrant l’ampleur du silence qui entoure ce problème.

Dans cet article-rapport, je vais expliquer pourquoi ce silence perdure, présenter des chiffres clés en France, aux États-Unis et au Canada, aborder les multiples impacts de ces violences et partager des témoignages et conseils pour vous encourager à parler sans honte ni tabou.

Le poids du silence, des stéréotypes et de la culpabilité

Les stéréotypes de genre jouent un rôle prépondérant dans le silence des hommes victimes. On inculque dès l’enfance aux garçons qu’« un homme, un vrai, doit être fort et ne pas se plaindre ». Admettre être victime, surtout aux mains d’une femme, semble aller à la rencontre de cette norme sociale. Beaucoup craignent de passer pour « faibles » ou « moins virils » s’ils révèlent ce qu’ils subissent.

« J’ai découvert ce qu’était une crise de panique, l’anxiété. Je ne voulais pas en parler », témoigne un homme, faisant référence aux clichés voulant que les hommes n’étaient pas besoin d’aide​ noovo.info.

Cette peur du jugement vous enferme dans le mutisme. Le regard des autres, parfois marqué par l’incrédulité ou la moquerie, renforce encore la honte.

La culpabilité

La culpabilité est un autre frein puissant. Sous l’emprise d’une partenaire violente, l’homme en vient à se blâmer lui-même pour la situation. Les narcissiques manipulent fréquemment leur victime en lui faisant croire qu’il « l’a bien cherché » ou qu’il est responsable des colères et humiliations qu’il subit. Prisonnier de ce chantage affectif et psychologique, l’homme victime doute de lui et minimise la gravité des faits. Il se dit qu’il exagère, que « ce n’est pas si grave », ou qu’il doit endurer pour maintenir sa famille unie. Ce déni alimenté par le tabou retient sa parole : comment affirmer avoir peur de sa conjointe ou être harcelé moralement quand on a toujours entendu que « ça n’arrive pas aux hommes » ? Le tabou social autour des hommes battus ou maltraités reste tenace, même si la parole commence à se libérer timidement ces dernières années.

Des chiffres qui parlent : l’ampleur des violences psychologiques envers les hommes

Bien que moins visibles, les violences conjugales subies par les hommes sont une réalité documentée par plusieurs études. Voici quelques statistiques récentes qui illustrent l’ampleur du phénomène et battent en brèche l’idée reçue selon laquelle les hommes seraient épargnés.

En France

En France, environ un quart des victimes de violences conjugales devraient des hommes d’après certaines enquêtes de victimation. Une étude de l’ONDRP a estimé que 27% des victimes de violences au sein du couple en 2012-2013 étaient de sexe masculin

Cependant, la réalité enregistrée par les autorités est plus faible : en 2022, sur 244 000 victimes de violences conjugales recensées par la police/gendarmerie, seuls 14% étaient des hommes interieur.gouv.fr. Ce décalage s’explique par le fait que beaucoup d’hommes ne signalent pas les faits.

Par ailleurs, la violence psychologique ou verbale est fréquente dans ces situations : une enquête de l’Insee a montré qu’en 2014-2015, 10,5% des hommes (contre 12,7% des femmes) déclarant avoir subi des atteintes psychologiques ou des agressions verbales répétées de la part de leur conjoint(e) sur deux ans insee.fr.

Ces chiffres témoignent que les hommes représentent une proportion non négligeable des victimes, même si peu d’entre eux osent le révéler.

Aux États-Unis

La situation est similaire outre-Atlantique. Les études épidémiologiques américaines révèlent que la violence psychologique dans le couple est tout aussi répandue chez les hommes que chez les femmes . D’après le National Intimate Partner and Sexual Violence Survey du CDC, presque un homme sur deux (48,8%) a subi au moins une forme de violence psychologique de la part d’un partenaire au cours de sa vie lahotline.org– un taux équivalent à celui observé chez les femmes (48,4%).

Par ailleurs, d’autres formes de violences conjugales concernent aussi les hommes : environ 1 homme sur 7 (13,8%) a été victime de violences physiques graves (coups d’État, strangulation, etc.) de la part d’un partenaire intime au cours de sa vie lahotline.org. Chaque année, on estime qu’environ 12 millions d’Américains (hommes et femmes confondus) subissent des violences conjugales lahotline.org​. Ces données américaines confirment que les hommes peuvent être victimes à des taux comparables pour la violence psychologique, même si le sujet reste peu médiatisé.

Au Canada

Au Canada également, les recherches montrent une prévalence élevée des violences psychologiques envers les hommes en couple. Une enquête nationale de 2018 sur la violence entre partenaires intimes indique que plus du tiers des hommes (35%) ont vécu de la violence psychologique, émotionnelle ou économique de la part d’une conjointe au moins une fois depuis l’âge de 15 ans www150.statcan.gc.ca. C’était le type de violence conjugale le plus courant, tant pour les hommes que pour les femmes (chez qui ce taux atteignait 43%). Sur une période de 12 mois, environ 2,9% des hommes canadiens rapportant avoir subi la violence de la part de leur partenaire, un chiffre proche de celui des femmes (3,5%) selon Statistique Canada. Fait notable, une analyse de 2014 montre même que le nombre d’hommes déclarés des violences conjugales (262 000) surpassait celui des femmes (160 000) dans l’échantillon étudié pubmed.ncbi.nlm.nih.gov.

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Bien que les formes de violence différentes (les hommes subissant proportionnellement plus d’abus psychologiques exclusifs), ces statistiques soulignent que les hommes canadiens ne sont pas épargnés. Comme ailleurs, ils restent moins enclins à signaler ces abus , ce qui peut biaiser les chiffres officiels.

Des impacts profonds sur la psychologie, la vie sociale, familiale et juridique

La violence psychologique laisse des séquelles invisibles mais bien réelles . Ses répercussions s’observent à plusieurs niveaux : sur la santé mentale et l’estime de soi de la victime, sur sa vie sociale et professionnelle, sur la dynamique familiale, et dans son rapport aux institutions et à la justice.

Détresse psychologique et santé mentale

Se faire insulter, rabaisser et manipuler au quotidien a un effet dévastateur sur le psychisme. L’abus psychologique « mine la confiance en soi et instille une peur permanente » chez la victime​ sosviolenceconjugale.ca.

À force de critiques incessantes, de menaces voilées ou de chantage affectif, l’homme finit par perdre toute estime de lui. L’anxiété s’installe, pouvant aller jusqu’aux attaques de panique, dépression, idées suicidaires . La victime est plongée dans un état de confusion mentale, ne connaissant plus distinguer la réalité des déformations imposées par son agresseur. Comme le décrit un témoignage, « Les insultes constantes… ont laissé des cicatrices invisibles, affectant profondément ma perception de moi-même. … La manipulation psychologique a été une arme silencieuse mais dévastatrice… me maintenant dans un état de confusion et d’incertitude » sosviolenceconjugale.ca.

Cette érosion de la santé mentale perdure longtemps après la fin des abus, nécessitant souvent un accompagnement thérapeutique pour se reconstruire.

Isolement social et perte de confiance

La violence psychologique s’accompagne d’un isolement progressif de la victime. L’agresseur cherche fréquemment à couper son partenaire de ses amis, de sa famille, à contrôler ses communications et déplacements. À force d’excuses trouvées pour ne pas sortir ou de liens rompus sous la contrainte, l’homme se retrouve socialement isolé , sans réseau de soutien.

Même en dehors de l’emprise directe du conjoint, la honte et la peur du jugement amènent la victime à s’enfermer dans le silence, entraînant de dévoiler sa situation à autrui.

Cela impacte aussi la vie professionnelle : difficulté à se concentrer au travail, absences dues au stress, évitement des collègues par crainte que la vérité n’éclate. Peu à peu, l’isolement renforce l’emprise – il n’y a plus d’œil extérieur pour invalider le discours de l’abuseur. La perte de confiance s’étend alors à toutes les relations : l’homme abusé peut avoir du mal à faire confiance à de nouvelles personnes, ou à s’engager dans une future relation amoureuse par peur de revivre un cauchemar similaire. Ce retrait sur soi aggrave le sentiment d’être piégé et alimente le cercle vicieux du silence .

Un homme victime évoque ainsi non seulement les traumatismes subis, mais surtout « le manque de reconnaissance, d’aide, ce dédain et même ce manque de confiance en ses dires » de la part de son entourage et des autorités ama.be.

Ne pas être cru ou soutenu est une violence secondaire qui accentue l’isolement . Dans l’inconscient collectif, « un homme battu, ça n’existe pas » – et ce déni sociétal laisse de nombreux hommes dans une profonde solitude. Être confronté à ce mur d’incrédulité peut dissuader de chercher de l’aide par peur d’être raillé ou ignoré.

Impacts sur la vie de famille

Quand un homme subit des violences psychologiques de la part de sa conjointe, c’est toute la famille qui en pâtit . Si le couple a des enfants, ceux-ci deviennent les témoins, directs ou indirects, d’un climat toxique à la maison. Les crises, les humiliations publiques, l’état dépressif du père victime – tout cela affecte profondément le bien-être des enfants. Grandir dans un foyer où l’un des parents vit dans la peur engendre chez l’enfant de l’anxiété, des troubles du comportement, voire une reproduction plus tard de schémas violents. Par ailleurs, beaucoup d’hommes hésitent à partir ou à dénoncer les faits par crainte de perdre la garde des enfants ou de « détruire » la cellule familiale. L’agresseur peut utiliser cet attachement paternel comme levier, en menaçant par exemple : « Si tu pars, tu ne reverras plus tes enfants ».

Les conséquences familiales se font aussi sentir en cas de séparation ou de procédure judiciaire. Hélas, la parole des hommes victimes est parfois minimisée dans les contextes de divorce ou de garde. Des pères se sont vu refuser la garde de leurs enfants car leurs alertes n’étaient pas prises au sérieux. Un témoignage relate ainsi le cas d’un père ayant signalé les violences de sa femme aux autorités : il n’a pas cru que du mépris, et « le juge des enfants l’a totalement ignoré » . Finalement « mon père est parti, sans femme, sans enfants, sans maison, et sans aucune reconnaissance, seul » confie la fille de cette victime, qui a assisté aux abus infligés à son père. Ce n’est qu’après plusieurs années et la répétition des violences sur les enfants que ce père a pu obtenir leur garde, non sans difficultés​.

Cet exemple illustre le parcours du combattant que vivent les hommes pour protéger leurs enfants et faire reconnaître leur statut de parent protecteur plutôt que de conjoint défaillant. La dynamique familiale se retrouve profondément bouleversée par la violence psychologique : l’homme victime, fragilisé, a du mal à jouer son rôle de père, et la famille élargie ne comprend pas toujours ce qu’il traverse, offrant peu de relais de soutien.

Obstacles juridiques et institutionnels

Sur le plan juridique, la reconnaissance des hommes victimes de violences conjugales progresse lentement mais sûrement . En France, la loi a évolué pour mieux protéger toutes les victimes : depuis 2010, les violences au sein du couple, qu’elles soient physiques ou psychologiques , sont explicitement punies par le Code pénal service-public.fr.

Le délit de violence psychologique dans le couple est reconnu, ce qui permet théoriquement à une victime masculine de porter plainte et d’obtenir protection et justice pour des faits de harcèlement moral, menaces, etc. Des dispositifs comme l’ordonnance de protection, les téléphones « grand danger » ou les expulsions du conjoint violent sont également ouverts aux hommes. En outre, des associations et organismes publics existants pour venir en aide aux victimes sans distinction de genre service-public.fr.

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Cependant, entre la loi et la réalité du terrain, un écart persiste. Prouver des violences psychologiques demeure difficile, faute de marques visibles. La parole de la victime est la principale « preuve », et beaucoup d’hommes redoutent qu’elle ne soit pas prise au sérieux face à une conjointe manipulatrice capable de retourner la situation. La crainte d’être accusé à tort d’être l’agresseur existe également (certaines femmes violentes n’hésitent pas à se poser en victime, ce qui peut semer le doute chez les policiers ou juges peu formés à ces situations inversées​.

Ainsi, beaucoup d’hommes n’engagent même pas de démarches judiciaires . Les chiffres l’illustre : à peine 1 homme victime sur 30 porterait plainte (seulement ~3%). La grande majorité préfère se taire ou régler la situation sans impliquer la justice, par résignation ou manque de confiance dans les institutions. Ceux qui osent franchir la porte d’un commissariat racontent parfois avoir essuyé des moqueries ou un scepticisme de la part des agents. Bien, la sensibilisation des forces de l’ordre s’améliore, mais les témoignages indiquent avec certitude que l’accueil peut être inégal.

Enfin, même en cas de procédure, le parcours juridique s’avère long et éprouvant . Obtenir la condamnation d’un conjoint pour violence psychologique nécessite d’apporter de nombreux éléments (messages, témoignages, attestations médicales de stress ou de dépression…). Durant cette période, la victime reste sous la menace de l’agresseur. Là encore, la peur des représailles pousse la victime à retirer sa plainte. Malgré ces obstacles, il est important de souligner que des solutions juridiques existent bel et bien et que de plus en plus des professionnels du droit prennent conscience de la réalité des hommes victimes. La loi ne fait pas de différence : chacun a droit à la protection et à la justice, et les mentalités commencent à évoluer dans ce sens.

Témoignages : des hommes brisent le silence

Rien ne parle mieux de cette réalité que la voix de ceux qui l’ont vécue. Voici quelques témoignages anonymes d’hommes ayant subi des violences psychologiques, qui ont accepté de raconter leur calvaire pour aider d’autres victimes à ne plus avoir honte.

« Elle contrôlait tout – mes amis, mes sorties, jusqu’à l’argent « 

« Je désobéissais, elle m’ignorait pendant des jours ou me faisait des scènes terribles. J’en suis venu à douter de ma santé mentale , elle me répétait que tout était de ma faute . J’ai fini par croire que je méritais ce qui m’arrivait. Aujourd’hui, je reconstruis peu à peu mon estime de soi et je réalise je n’étais en rien coupable
G. 42 ans, marqué par des années de dénigrement subies de la part de son ex-femme
Témoignage anonyme

« Pendant des années, j’ai subi des humiliations quotidiennes de la part de ma conjointe« 

« En public, elle me rabaissait avec le sourire, et en privé c’était pire : insultes, menaces de me quitter en emmenant les enfants… Je vivais dans la peur , j’ai même fait des attaques de panique. Mais je n’osais pas en parler. » Il explique que les stéréotypes de l’homme fort l’ont longtemps réduit au silence : « Un homme ne doit pas montrer ses faiblesses, on m’aurait pris pour un faible » , pensait-il à l’époque. « Ce n’est qu’en entendant le témoignage d’un autre père dans la même situation que j’ai trouvé la force de demander de l’aide ».
R. 35 ans
Témoignage anonyme

« « « Le pire, ce n’est pas les coups, c’est le silence autour « 

Quand j’ai voulu dire que j’étais victime, on m’a regardé avec mépris. On m’a pas cru . On m’a traité comme si c’était moi le monstre. Je me suis retrouvé seul , sans personne vers qui me tourner. » raconte L. de 42 ans, dont la femme exerçait sur lui un véritable harcèlement moral (insultes quotidiennes, contrôle permanent, chant affectif). Ce témoignage rejoint celui de bien d’autres hommes : le plus dur est de ne trouver ni oreille attentive ni reconnaissance . La phrase « un homme battu, ça n’existe pas » qu’il a entendue résonne encore douloureusement pour lui. Pourtant, cet homme a fini par rencontrer une association qui l’a cru et soutenue, ce qui lui a permis d’entamer des démarches pour se protéger.
L. de 42 ans
Témoignage anonyme

Chaque histoire est singulière, mais un nommé commun se dessine : la solitude, la honte et la peur ont longtemps muselé ces hommes. Pourtant, à travers ces récits, on voit aussi poindre l’espoir. Tous soulignent la détente et la reconstruction qui ont suivi leur prise de parole. Libérer sa voix, être écouté et comprendre, a été pour eux le premier pas vers la sortie de la violence. Leurs témoignages montrent qu’il est possible de s’en sortir et que personne ne devrait endurer de telles souffrances dans le silence.

Conseils pratiques pour oser parler et se reconstruire

Si vous êtes un homme victime de violence psychologique, sachez qu’il existe des solutions et des personnes prêtes à vous aider . Voici quelques conseils pratiques pour sortir du silence et vous protéger :

Brisez l’isolement  

Identifiez au moins une personne de confiance à qui parler de votre situation. Que ce soit un ami proche, un membre de votre famille, ou même un collègue de travail, choisissez quelqu’un en qui vous avez foi et dites-lui ce que vous vivez. Mettre des mots sur les abus subis est difficile, mais c’est une première étape pour ne plus porter ce mots fardeau seul. Vous pourriez être surpris de voir la compréhension et le soutien que cette personne vous offrira, une fois les tabous dépassés .

N’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle  

Tournez-vous vers un psychologue spécialisé en violences conjugales. Ces professionnels connaissent bien ces mécanismes d’emprise et sauront vous écouter sans jugement. Ils peuvent vous aider à prendre du recul, à reconstruire votre estime de soi et à élaborer un plan pour améliorer votre situation en toute sécurité. Si vous avez des symptômes d’anxiété, de dépression ou de stress post-traumatique, un médecin peut également vous accompagner (avec un éventuel traitement temporaire) pour vous aider à surmonter cette période difficile.

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Contactez les ressources et associations d’aide aux victimes  

Il existe des organisations dédiées ou sensibles aux hommes victimes.

En France, par exemple, l’association SOS Hommes Battus (ou Stop aux hommes battus ) propose écoute et accompagnement aux hommes confrontés à des violences physiques ou psychologiques. De même, le numéro national 3919, initialement créé pour les femmes, accueille tout appel de victime de violence conjugale et pourra vous orienter vers les bonnes structures.

Aux États-Unis , la National Domestic Violence Hotline (1-800-799-SAFE) est ouverte à tous, hommes compris, et propose 24/7 des conseils et l’orientation vers des refuges ou services locaux.

Au Canada , des services provinciaux comme SOS Violence Conjugale (1-800-363-9010 au Québec) peuvent vous écouter et vous guider.

Ces professionnels savent que les hommes peuvent aussi être victimes – vous ne serez pas jugés en les appelants, bien au contraire, vous y trouverez une oreille compréhensive et des informations concrètes (juridiques, logement d’urgence, soutien psychologique, etc.).

Des associations et organismes publics peuvent vous venir en aide  : vous n’êtes vraiment pas seul service-public.fr.

Ne minimisez pas les faits  

La violence psychologique est parfois difficile à cerner car elle s’installe progressivement et sans trace visible. On se dit « elle a un fort caractère » ou « c’est de ma faute, je l’ai provoquée ». Reconnaitre que vous subissez de la violence est essentielle . Pour cela, n’hésitez pas à vous informer sur ce qu’est la violence conjugale (il existe des brochures, des sites officiels qui écoutent les comportements abusifs). Vous réalisez peut-être que beaucoup de choses que vous vivez ne sont pas normales et sont condamnables. Nommer les violences (« harcèlement verbal », « menaces », « dévalorisation constante »…) permet de prendre conscience que le problème ne vient pas de vous . Vous avez le droit d’exiger le respect.

Préparez un plan de sécurité  

Si la situation dégénère ou si vous craignez que votre partenaire ne devienne dangereux(se) suite à vos démarches, anticipez. Identifiez un endroit sûr où vous vous réfugier en cas d’urgence (chez un proche, à l’hôtel, etc.). Mettez de côté les documents importants (papiers d’identité, comptes bancaires, etc.) et des affaires essentielles au cas où vous devriez partir précipitament. Enregistrez dans votre téléphone les numéros d’urgence (police 17 ou 112, ligne d’écoute, avocat…).

Conserver des preuves des violences est également être utile : gardez les messages insultants, notez les dates/faits marquants dans un journal, faites constater votre détresse par un médecin. Ces éléments vous seront précieux pour appuyer votre parole si vous décidez d’engager des actions (dépôt de plainte, divorce…).

Ne vous culpabilisez  

Rappelez-vous chaque jour que vous n’êtes pas responsable de la violence que vous subissez. Aucune attitude ou erreur de votre part ne justifie d’être insulté, rabaissé ou menacé. L’agresseur cherche à vous faire porter la culpabilité, mais c’est un mécanisme de contrôle . Prenez conscience que rien ne peut excuser la violence , et que vous avez le droit d’être traité avec respect et dignité. Libérez-vous de l’idée que « un homme doit supporter »vous n’avez pas à supporter l’insupportable . Au contraire, parler est un acte de courage et de protection (pour vous et éventuellement vos enfants).

Conclusion : Vous n’êtes pas seul, ne restez pas seul

Briser le silence est difficile, mais c’est un pas décisif vers la liberté. De plus en plus de voix d’hommes victimes s’élèvent pour témoigner, faire évoluer les mentalités et exiger d’être entendues. Les mentalités changent peu à peu : aujourd’hui, on reconnaît que la violence n’a pas de genre – elle peut toucher n’importe qui, et chaque victime mérite aide et considération. Comme le souligne un organisme de soutien familial, peu importe leur nombre, les hommes victimes de violence ont le droit de se plaindre, d’être entendus et pris au sérieux.

Vous n’êtes pas un « cas isolé » ni « moins homme » parce que vous subissez cela : des milliers d’autres traversent les mêmes épreuves en silence. En parlant, vous vous donnerez une chance de vous en sortir, et vous aiderez aussi à faire tomber le tabou pour les suivants.

Il faut du courage pour demander de l’aide, et ce courage, vous en êtes capable . rappelez-vous qu’il existe des ressources, des professionnels et des proches prêts à vous croire et à vous soutenir . Vous méritez de retrouver une vie sereine, sans peur et sans humiliation. Pas à pas, avec de l’aide, il est possible de reprendre le contrôle de votre vie et de vous reconstruire. Ne laissez pas la honte ou la crainte vous réduire au silence : vous n’êtes pas coupable , et vous n’êtes pas seul. En brisant le silence, vous ouvrirez la porte vers des jours meilleurs, pour vous et éventuellement pour vos enfants.

Parler, c’est reprendre sa dignité en main. Des solutions existantes – juridiques, psychologiques, sociales – pour vous protéger et vous accompagner vers la résilience. Vous avez le droit au bonheur et au respect . D’autres hommes l’ont fait avant vous : ils ont osé pousser la porte d’une association, d’un commissariat ou d’un cabinet médical, et ont été surpris de trouver en face d’eux de l’écoute et de l’aide.

En finir avec les violences psychologiques n’est pas facile et le chemin peut paraître long, mais la première étape – en parler – est à votre portée dès aujourd’hui. Brisez le silence : votre voix peut vous sauver. Les tabous tombent, les mentalités évoluent, et chaque témoignage compte.

Ensemble, libérons la parole des hommes victimes de violences : plus jamais personne ne devrait souffrir dans la honte et le silence. Vous méritez d’être écouté, cru et aidé – et c’est en prenant la parole que vous vous offrirez cette chance. Courage : la sortie du tunnel est possible, et vous n’avez pas à la chercher seul. Les mains tendues existantes, saisissez-les.

Votre vie, votre équilibre et votre bonheur valent la peine de parler. Brisez le silence, sans honte ni tabou – vous n’êtes pas seul et des jours meilleurs vous attend .

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