Photo d'un éléphant qui nage sous l'eau symbolise l'éco-anxiété
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Comment bien gérer l’éco-anxiété : 9 conseils à mettre en pratique

Dans un monde où les préoccupations environnementales deviennent de plus en plus pressantes, de nombreuses personnes ressentent une anxiété croissante face à l’avenir de notre planète. Cette éco-anxiété peut être très perturbatrice et impacter notre santé mentale. Cependant, il existe des moyens de gérer l’éco-anxiété et de trouver un équilibre émotionnel.

Dans cet article, nous explorerons 9 conseils pratiques pour faire face à l’éco-anxiété. En comprenant comment gérer efficacement vos émotions et pensées négatives, vous pourrez cultiver un sentiment d’espoir et d’engagement envers la création d’un avenir plus durable pour tous.

De l’inquiétude à l’éco-anxiété

La montée des températures, la fonte des glaces, les phénomènes météorologiques extrêmes, la perte de biodiversité, la déforestation et la pollution sont autant de signes alarmants de l’urgence climatique. Ces réalités concrètes alimentent nos craintes et inquiétudes quant à l’avenir de la planète, de ses populations et des générations futures.

En outre, la diffusion d’informations dans les médias et les réseaux sociaux sur les catastrophes environnementales, les études scientifiques alarmantes et les débats autour des politiques environnementales peuvent alimenter l’inquiétude. Cette exposition constante aux nouvelles négatives et aux perspectives sombres renforce le sentiment d’impuissance et d’anxiété chez de nombreuses personnes.

Ressentir de l’inquiétude face à ces phénomènes est une réaction tout à fait normale et saine. Prendre conscience de l’urgence climatique est plutôt nouvelle positive ! Cette prise de conscience induit les changements de comportements individuels et collectifs à mettre en œuvre pour préserver notre planète.

Cependant une inquiétude massive peut impacter de manière négative notre santé mentale. Nous parlons alors d’éco-anxiété. Je précise que pour autant l’éco-anxiété n’est pas une maladie mais qu’elle peut rendre malade.

Eco-anxiété de quoi parle-t-on exactement ?

A ce jour, il n’existe pas de consensus scientifique quant à la définition de l’éco-anxiété.

Je vous propose ici la définition d’Alice Desbiolles, docteur en santé publique, épidémiologiste et auteure du livre « L’éco-anxiété, vivre sereinement dans un monde abîmé ».

« L’éco-anxiété n’est pas une pathologie, c’est un état d’âme qui peut rendre malade, mais la plupart du temps on est face à une éco-anxiété que l’on va qualifier d’adaptative« . Selon elle « c’est un stress légitime et tout l’enjeu est d’apprendre à vivre avec cette souffrance morale et de la dépasser ». Cependant elle précise : « parfois on peut se retrouver face à une éco-anxiété pathologique : là, la souffrance morale est trop importante va nécessiter un soutien psychologique transitoire, et parfois, cette éco-anxiété peut aussi déboucher sur des épisodes dépressifs caractérisés, sur des burn-out, notamment militants ».  Elle complète son propos :  l’éco-anxiété « reste un cheminement complétement normal et rationnel au regard des enjeux, des données dont on dispose aujourd’hui »

Docteur Alice Desbiolles, Auteure de « L’éco-anxiété, vivre sereinement dans un monde abîmé ».

Comment se manifeste l’éco-anxiété ?

L’éco-anxiété peut avoir un impact important sur notre santé mentale et se traduit par un sentiment de malaise constant. Les symptômes sont plus ou moins présents et d’intensité variable selon les personnes.

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Sur le plan émotionnel, la personne ressent de la colère, de la tristesse, de la frustration, de la peur, du désespoir… Ces émotions alimentent alors des pensées pessimistes obsessionnelles (des ruminations) liées à des angoisses existentielles :

  • Des angoisses de culpabilité : « Je n’agis pas suffisamment pour l’environnement »
  • Des angoisses de solitude : « Je suis la seule à me sentir concernée »
  • Des angoisses de perte de sens de l’existence : Je suis tellement accablée par la détérioration de l’environnement et je me dis que nos actions individuelles ne servent à rien »
  • Des angoisses de finitude : « J’ai peur de mourir » ou « J’ai peur de la fin du monde »
  • Des angoisses liées à des pensées contradictoires entre les valeurs véhiculées par la société de de consommation et les valeurs écologiques. « Je recycle mais en même temps j’achète des produits non essentiels »

Ces ruminations alimentent à leur tour les émotions négatives. Sous l’effet de l’anxiété chronique des manifestions physiques et psychologiques apparaissent :

  • Des troubles de l’attention et de la concentration
  • Des troubles de la prise de décision
  • Des troubles du sommeil et alimentaires
  • De la fatigue chronique, de l’irritabilité
  • De l’agressivité
  • Voire des crises de panique…

Dans le cas où ses symptômes persistent cela peut engendrer une dépression réactionnelle.

Certaines personnes peuvent également développer des TOC (Trouble Obsessionnel Compulsifs). « Passer leur temps à vérifier et revérifier si elles ont bien éteint toutes les lumières, débranché tous les appareils »…

Comment bien gérer l’éco-anxiété ? 9 conseils à mettre en pratique

La quête de sens en situation d’éco-anxiété se réfère au désir profond de donner un sens à ses émotions et à ses préoccupations liées au changement climatique et à l’urgence écologique. Comprendre le monde qui nous entoure, trouver un but et un engagement significatifs dans notre vie quotidienne est facteur de résilience.

Appliquez les techniques de relaxation et la pleine conscience

Essayez – par exemple – la pratique de la cohérence cardiaque « méthode 365 ». 3 fois par jour, 6 respirations par minute, pendant 5 minutes. Vous inspirez sur 5 secondes et expirer également sur 5 secondes. Vous pouvez pratiquer assis ou debout mais pas couché.

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Pratiquez la pleine conscience : en se concentrant sur le moment présent et en pratiquant la respiration, il est possible d’apaiser les pensées négatives et de réduire le stress. Ainsi, vous développez une plus grande résilience face aux défis écologiques.

Lâchez-prise : l’acceptation de l’impermanence

En acceptant l’impermanence de la vie et des situations, vous reconnaissez que nous ne sommes pas « tout puissant ». Identifiez ce sur quoi vous pouvez agir et agissez, identifiez ce sur quoi vous ne pouvez pas agir et lâchez-prise.

Adoptez des pratiques de « self-care »

Prenez le temps de vous engager dans des activités qui vous font plaisir comme la lecture, le jardinage, la cuisine ou tout autre activité que vous aimez. Priorisez un sommeil de qualité, une alimentation équilibrée et de l’exercice physique régulier pour soutenir votre santé émotionnelle.

Limitez votre temps d’exposition aux informations négatives sur le climat : la quantité

Il est tout à fait louable de se tenir informée mais il est aussi capital de savoir se protéger. Les informations négatives ont un potentiel anxiogène non négligeable. Trouvez le juste équilibre. Vous pouvez – par exemple – désactiver les notifications sur votre téléphone et décider le moment de la journée ou de la semaine où vous voulez être informée.

Développez votre esprit critique quant à vos sources d’information : la qualité

Tenez-vous-en à des médias sérieux et impartiaux. Evitez les sources médiatiques qui alimentent le « catastrophisme  » et le « sensationnel ». Privilégiez les sources qui proposent des passages à l’action. En d’autres termes, renseignez-vous sur les causes et les impacts du changement climatique, ainsi que sur les solutions possibles.

Pratiquez des activités en lien avec la nature

Passer du temps à l’extérieur en pratiquant la marche, le jardinage ou en vous baladant dans un parc cela permet de se déconnecter de votre »éco-stress » et de vos préoccupations. De plus, les activités de connexion à la nature favorisent le développement d’un sentiment d’appréciation pour la nature qui vous entoure. Observer la beauté de la nature, écouter les sons apaisants de l’environnement peut aider à relativiser les préoccupations et à retrouver un sentiment d’équilibre. Cette expérience de connexion à la nature aide à prendre du recul par rapport à vos préoccupations et favorise le sentiment de gratitude.

Partagez les émotions négatives avec des personnes bienveillantes, ne restez pas seule

La quête de sens peut également conduire à la recherche de connexion avec d’autres personnes partageant les mêmes préoccupations. Vous pouvez chercher des communautés engagées dans la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Vous y trouverez du soutien, de l’inspiration et un sentiment d’appartenance.

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Tenez un journal de bord

Tenir un journal peut être une excellente stratégie pour travailler sur les émotions et les pensées négatives associées à l’éco-anxiété. Voici quelques suggestions sur la manière de tenir un journal efficace dans ce contexte :

  1. Créez un environnement propice à la réflexion et à l’expression émotionnelle. Cela peut être chez vous, dans un endroit confortable et apaisant, où vous pouvez vous détendre et vous connecter avec vos émotions.
  2. Posez-vous des questions pour mieux comprendre vos émotions et pensées. Recherchez les schémas de pensées négatives qui pourraient amplifier vos émotions. Pourquoi ces aspects du changement climatique vous préoccupent-ils autant ? Comment ces préoccupations vous affectent-elles émotionnellement et psychologiquement ? Cherchez à identifier les déclencheurs spécifiques de votre anxiété écologique.
  3. Explorez des actions positives ou des nouvelles encourageantes liées à la lutte contre le changement climatique. Cherchez des exemples d’engagement communautaire, d’innovations technologiques ou de réussites environnementales pour contrebalancer les émotions négatives.
  4. Pratiquez de la gratitude : Terminez chaque séance en notant quelques aspects positifs de votre vie ou de votre environnement pour lesquels vous êtes reconnaissant. Cela peut être la beauté de la nature, les moments de connexion avec vos proches ou les actions positives que vous avez entreprises pour protéger l’environnement.
  5. Reconnaissez que l’éco-anxiété est une réaction naturelle et valide. Accordez-vous la permission de ressentir et d’exprimer vos émotions sans jugement. Soyez compatissante envers vous-même tout au long de ce processus de gestion de l’éco-anxiété.

Agissez de manière concrète pour être en cohérence avec vos valeurs

La quête de sens peut conduire à une réévaluation des valeurs et des priorités personnelles. Vous pouvez vous demander ce qui est vraiment important pour vous dans la vie et comment vos actions peuvent être alignées avec vos valeurs.

En s’engageant dans des actions positives pour l’environnement, en développant votre « éco-projet » vous pouvez vous sentir plus en contrôle de la situation et contribuer à apaiser votre anxiété. Cela peut inclure des actions individuelles, telles que réduire sa propre empreinte carbone. Mais aussi des actions collectives, comme participer à des initiatives de sensibilisation. A vous de trouver les actions qui vous conviennent le mieux.

Si vous le souhaitez contribuer à l’évaluation de l’éco-anxiété en France, cliquez sur ce lien l’étude nationale de l’Obveco.

Conclusion

La gestion de l’éco-anxiété passe par une approche globale qui combine des techniques de gestion de l’éco-stress et des actions concrètes à la fois individuelles mais surtout collectives pour protéger notre environnement.

Merci d’avoir lu cet article😊 . Vous pouvez partager en commentaire votre expérience et vos sentiments en lien avec l’éco-anxiété.

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