Violence systémique (Systemic Violence) – Oppressions ancrées dans les structures sociales
💡 Définition : La violence systémique désigne des formes de discrimination et d’injustice intégrées aux structures sociales, institutionnelles ou culturelles, qui perpétuent des inégalités et des oppressions de manière indirecte mais persistante.
Ces violences ne sont pas nécessairement exercées par une personne spécifique, mais par des processus et normes qui excluent, minimisent ou maltraitent certaines populations. Elles peuvent toucher les victimes de violences, les minorités, les personnes précaires ou tout groupe social défavorisé, en influençant leur accès à la justice, à la santé, au travail ou à l’éducation.
Les rapports de pouvoir, la stigmatisation et la hiérarchie sociale sont au cœur des mécanismes de privilège et d’oppression qui nourrissent ces violences.
Exemples concrets
🔸 Dans le système judiciaire :
Une femme sans papiers se rend au commissariat pour porter plainte pour violences conjugales. Au lieu d’être protégée, un policier la menace : « Madame, on va devoir vous expulser, vous êtes en situation illégale. » → Les lois et pratiques administratives rendent l’accès à la protection inégalitaire.
🔸 Dans la protection de l’enfance :
Un travailleur social impose des normes éducatives européennes à une famille migrante et rejette ses traditions parentales : « Vous êtes en Suisse, ici, on élève les enfants autrement. » → Les différences culturelles sont niées et dévalorisées, marginalisant certaines familles.
🔸 Dans le domaine médical :
Une femme qui consulte après un viol est dissuadée par un médecin de porter plainte : « Vous étiez ivre, ça va être compliqué d’être crédible… » → La parole des victimes est remise en cause en fonction de leur comportement, renforçant leur sentiment de culpabilité.
🔸 Dans le traitement des victimes masculines de violences :
Un homme battu par sa femme est moqué par un procureur : « Monsieur, vous êtes plus grand et plus fort qu’elle, vous exagérez. » → Les stéréotypes de genre empêchent la reconnaissance de la violence subie.
🔸 Dans les associations d’aide aux victimes :
Une organisation féministe décrète que « tous les hommes violents sont des monstres irrécupérables, et les juges qui ne les condamnent pas sont complices ». → L’absence de nuances et de prise en compte des réalités psychologiques ou juridiques empêche un traitement juste et individualisé des situations.
🔸 Dans la sphère familiale et communautaire :
Une femme qui porte plainte contre son mari violent est rejetée par ses proches et sa belle-famille, qui considèrent qu’elle a « trahi l’honneur du foyer ». → Les pressions sociales dissuadent les victimes d’agir, maintenant ainsi l’impunité des agresseurs.
Pourquoi est-ce une forme de violence grave ?
📌 Perpétue les inégalités : La violence systémique renforce l’exclusion et l’impuissance des victimes, les empêchant d’accéder à leurs droits fondamentaux.
📌 Légitime l’injustice : Puisqu’elle est ancrée dans les règles et normes sociales, elle est souvent banalisée et invisibilisée.
📌 Crée des obstacles aux réparations : Elle décourage les victimes de parler ou d’agir, consolidant ainsi les dynamiques d’oppression.
📢 ⚠️ La violence systémique est un phénomène insidieux qui ne repose pas sur un agresseur individuel, mais sur des structures et des mentalités profondément ancrées.